Afin que l’on se connaisse un peu mieux, je prend la plume (le clavier !!) pour vous raconter un peu mon histoire de maman.
Je suis tombée enceinte en 2015. Un lundi, à deux mois de grossesse, je me rends compte que je perds un peu de sang. Je vais donc à la maternité pour un contrôle. Une fois là-bas, en cinq minutes, j’apprends non seulement que ce sont des jumeaux mais aussi que je suis en train de faire une fausse couche. C’est la douche froide. L’interne m’annonce ces deux nouvelles de façon totalement désinvolte ! Après m’avoir lâché un « il y a à priori deux embryons mais ils ne sont pas aussi développés qu’ils le devraient ! », elle sort pour aller demander confirmation à son responsable. Je me retrouve seule dans cette salle à attendre, complètement démunie… On me dit de rentrer chez moi et d’attendre de voir.
J’ai perdu les deux bébés à la maison, seule.
Cette expérience m’a fait réaliser tout le silence autour des fausses couches. En discutant autour de moi, je me suis rendue compte que beaucoup de femmes en ont fait une et le taisent. De par mes ateliers et mes liens avec les mamans aujourd’hui, j’essaie d’ouvrir le dialogue sur les fausses couches car trop de mamans se sentent seules face à ces tragédies.
Je suis retombée enceinte 2 mois plus tard et cette fois-ci c’est Jules qui s’est niché au creux de mon ventre. Ma grossesse s’est dans l’ensemble bien passée malgré du stress causé par mon emploi de l’époque. Jules est arrivé 5 jours après la date prévue (je vous raconterai mes accouchements dans un prochain article).
A la maternité, il ne réussissait pas à téter correctement. Nous sommes donc restés 5 jours à la maternité. C’est cinq jours ont été particulièrement longs… Des équipes différentes qui me prodiguaient des conseils opposés entre celles du jour ou de la nuit… Et Jules qui dormait peu et pleurait beaucoup.
Retour à la maison, même acabit. Les trois premiers mois de Jules ont été rythmés par les pleurs, les siestes d’à peine 30 mn et les nuits courtes. J’allaitais avec des bouts de sein en silicone puisque Jules ne parvenais pas à prendre le sein. On m’avait évidemment conseillé d’allaiter toutes les 3 heures . J’ai même eu droit à « c’est un petit dormeur c’est tout ! »
Je le sais maintenant… Il avait faim, un frein de langue pas suffisamment coupé ce qui l’empêchait de téter correctement et surtout il avait du reflux interne. Un reflux que l’on ne voit pas puisque bébé ravale. Il est donc brûlé à l’aller et au retour. J’ai écouté les médecins sans écouter mon instinct, celui-là même qui me disait que Jules ne pleurait pas juste par ce que c’était un petit dormeur mais plutôt parce qu’il avait mal.
J’ai eu du mal à m’attacher à Jules. Ce sujet est tabou je le sais mais beaucoup de mamans vivent ça et n’en parlent pas… Le fait qu’il pleure souvent et ne dorme pas, la fatigue accumulée et le manque d’écoute des professionnels : tout ceci ne m’a pas permis de créer ce lien que toutes les mères devraient pouvoir créer avec leur bébé à la naissance.
Les mois ont passés et Jules a grandit, s’est éveillé et pleurait nettement moins. La diversification a certainement aidé pour le reflux. Nous apprenons petit à petit à le connaître et à l’accompagner du mieux qu’on le peut. Ce petit bonhomme atypique se révèle un peu plus chaque jour et nous surprend !
Nathan s’est installé au creux de mon ventre en 2018. La grossesse a été compliquée de par la fatigue et les différents changements survenus en même temps. Il a fallu gérer un déménagement, l’hypersensibilité de Jules et mon anxiété légendaire !! Mais en juillet 2019, petit cœur s’est invité avec 15 jours d’avance et nous a surpris avec un accouchement…intense ! (je vous raconterai ça aussi =) )
Et nous voilà repartis avec un bébé reflux et avec un frein de langue ! Sauf que cette fois-ci, maman est informée ! Nous avons donc changé de médecin, et miracle, le reflux interne de Nathan a enfin été détecté. Nous avons aussi pris rendez-vous avec les bonnes personnes pour nous occuper de son frein de langue qui le gênait pour téter. Il aura fallu 4 ans pour que j’aies les bonnes informations, en tout cas dans ce domaine.
Le lien avec Nathan s’est fait beaucoup plus rapidement, j’ai même eu l’occasion de profiter du mois d’or chez moi, avec ma maman pour s’occuper de Jules et des tâches ménagères. J’ai ainsi pu profiter de l’arrivée de Nathan avec sérénité et j’ai pu me reposer.
Aujourd’hui, par le biais des ateliers de portage mais aussi mon rôle de Supermamans Contact (oui je vous expliquerai ça aussi !), j’aimerais pouvoir aider les parents comme j’aurais aimé qu’on nous aident. En leur permettant de porter bébé, en leur proposant des outils à avoir dans leur boîte à outils et tout simplement être là, pour eux.
Pour eux et leur famille.